mardi 16 novembre 2010


Mardi 15 février 2011,
C'est comme ça et me Faites pas Chier,
de Rodrigo Garcia
La Carniceria Teatroune
avec Melchior Derouet, Núria Lloansi, Daniel Romero



Le sale môme du théâtre européen révèle sa part d’ombre et de fragilité avec son dernier spectacle écrit pour un acteur aveugle – et surtout terriblement doué. Élégiaque et nostalgique, une ballade zébrée de courts-circuits hallucinants.

Sans un instant baisser la garde, sans déroger à sa proverbiale sauvagerie, sans renoncer à son goût pour la cruauté des rituels sadomasochistes qui sont la marque de fabrique de son théâtre écorché vif, c’est pourtant sur le ton de la confession que Rodrigo Garcia témoigne avec une extrême pudeur d’un paradis de l’enfance...

Patrick Sourd, Les Inrockuptibles


On croyait connaître le sale môme Rodrigo García, son goût pour le trash, les coq-à-l’âne délirants et la dénonciation rentre-dedans du consumérisme. On l’aimait un peu pour ça, et beaucoup pour ce talent indiscutable à transformer en oeuvre d’art les rebuts de notre société – fontaines de ketchup, montagnes de burgers, décors Ikea –, et aussi parce que cet homme est l’un des meilleurs dramaturges de sa génération. On croyait donc le connaître, et on se trompait (un peu) : contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre, C’est comme ça et me faites pas chier, monologue écrit pour un acteur aveugle sidérant, est une oeuvre tendre et mélancolique, une ode au paradis perdu, à la découverte de l’écriture, et de la beauté. Comme un long poème, visuel et sonore, où les images autant que les mots abordent des contrées intimes invisibles et indicibles. Mais, comme on est quand même chez Rodrigo García, son paradis est zébré de spasmes punks et de moments de pure hystérie...

Ce texte a été écrit à la demande d’Emilio. Il m’a expliqué que l’acteur qui allait le jouer‚ José Luis, est aveugle. J’aimerais qu’il lise le texte – en grande partie au moins – en braille. J’aimerais aussi qu’il s’habille comme John Travolta dans La Fièvre du samedi soir. Et qu’il danse. J’ai imaginé une grosse boule à facettes‚ comme dans les discothèques. Si José Luis commet la bêtise d’y mettre la main et de toucher la boule‚ les miroirs tomberont car ils sont mal collés à la boule. Il ne restera alors que deux miroirs bien accrochés. Rien que deux miroirs qui refléteront‚ de temps en temps‚ de la lumière sur scène‚ tandis que la boule nue suivra son cours sans s’arrêter.
Rodrigo Garcia





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