C'est comme ça et me Faites pas Chier,
de Rodrigo Garcia
La Carniceria Teatroune
avec Melchior Derouet, Núria Lloansi, Daniel Romero
Le sale môme du théâtre européen révèle sa part d’ombre et de fragilité avec son dernier spectacle écrit pour un acteur aveugle – et surtout terriblement doué. Élégiaque et nostalgique, une ballade zébrée de courts-circuits hallucinants.
Sans un instant baisser la garde, sans déroger à sa proverbiale sauvagerie, sans renoncer à son goût pour la cruauté des rituels sadomasochistes qui sont la marque de fabrique de son théâtre écorché vif, c’est pourtant sur le ton de la confession que Rodrigo Garcia témoigne avec une extrême pudeur d’un paradis de l’enfance...
Patrick Sourd, Les Inrockuptibles
On croyait connaître le sale môme Rodrigo García, son goût pour le trash, les coq-à-l’âne délirants et la dénonciation rentre-dedans du consumérisme. On l’aimait un peu pour ça, et beaucoup pour ce talent indiscutable à transformer en oeuvre d’art les rebuts de notre société – fontaines de ketchup, montagnes de burgers, décors Ikea –, et aussi parce que cet homme est l’un des meilleurs dramaturges de sa génération. On croyait donc le connaître, et on se trompait (un peu) : contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre, C’est comme ça et me faites pas chier, monologue écrit pour un acteur aveugle sidérant, est une oeuvre tendre et mélancolique, une ode au paradis perdu, à la découverte de l’écriture, et de la beauté. Comme un long poème, visuel et sonore, où les images autant que les mots abordent des contrées intimes invisibles et indicibles. Mais, comme on est quand même chez Rodrigo García, son paradis est zébré de spasmes punks et de moments de pure hystérie...
Rodrigo Garcia
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